À la rencontre de Mgr Aubertin, archevêque de Tours, qui nous donne son éclairage pastoral sur La Nuit des églises.
Archevêque de Tours, président de la commission épiscopale pour la Liturgie et la Pastorale sacramentelle, Evêque référent au département Art sacré de la Conférence des Evêques de France.
Quel est selon vous le message de La Nuit des églises ?
Ce qui me parait important c’est le fait de redécouvrir nos églises. Les habitants d’une ville, d’un village, d’une commune qu’elle soit grande ou petite, peuvent ainsi redécouvrir sous un angle nouveau leurs églises. Dans ces monuments, qui font partie du patrimoine de la ville et qui en même temps restent souvent étrangers parce que la porte est close ou parce qu’on n’ose pas franchir le seuil, La Nuit des églises est une invitation à entrer.
En quoi ce rendez-vous joue-t-il un rôle dans la vie d’une église, d’une paroisse, d’un diocèse ?
C’est évidemment une manière de faire vivre et de valoriser le patrimoine religieux et culturel en France. Quand on est habitué à regarder un monument ou un paysage, on se retrouve face à deux choix : soit ne plus y faire attention, ou soit au contraire dans un contexte particulier, dans une mise en scène particulière, apprendre à le regarder autrement. Cependant il ne faut pas que l’anecdotique cache l’essentiel. Il est important que l’espace sacré, c’est-à-dire l’ensemble de l’église et non pas seulement le chœur ou l’autel, garde son sens profond.
La Nuit des églises doit être une source d’inspiration pour la vie paroissiale, afin que d’autres événements pérennes soient organisés, pour une mise en valeur culturelle et cultuelle sur toute l’année. Ce sont ces initiatives qui nous aident à nous approprier et à voir autrement notre lieu.
Comment se déroule généralement La Nuit des églises dans votre diocèse, le diocèse de Tours ?
A Tours, il y a une particularité spécifique aux grandes églises et à la cathédrale : le premier week-end de juillet se télescope en effet avec un autre événement important. Il s’agit de l’anniversaire de l’ordination épiscopale de saint Martin, qui coïncide chaque année avec les ordinations. Il est donc difficile de prévoir autant d’événements le même week-end, mais nous avons à cœur chaque année de mettre en valeur au moins un édifice de la ville. Une année ce fut une animation à la cathédrale, une autre fois les visiteurs ont pu découvrir Saint-Julien de Tours, une ancienne église monastique d’une très grande beauté dans un quartier en rénovation.
Je remarque aussi l’implantation de La Nuit des églises dans les paroisses rurales mais cela n’est pas étonnant : les gens ont un vrai engouement pour leur église, qui est souvent fermée tout au long de l’année et qui n’ouvre ses portes qu’en de rares occasions.